Salut à la France (image Delcampe)
La guerre de 1914-1918, de l’hindou “protecteur de l’enfance”
La Grande Guerre avait permis de changer le regard porté sur les Indiens comme sur les tirailleurs d’Afrique. Infatigables, impassibles ou même gais devant l’adversaire, tels apparaissent les soldats indiens, dont l’aide apportée pour assurer la défense des tranchées s’est révélée décisive. Les vertus de sacrifice, qui apparaissent comme une des valeurs de leur civilisation, leur sont bientôt reconnues. Le romancier Maurice Dekobra les côtoie sous les drapeaux : “Neuve- la-Chapelle, 1914 ; Béthune, 1915 : les Hindous des divisions de Lahore et de Meerut tiennent les tranchées entre La Bassée et Estaires. Les Balutchis, les Pathans, les Sikhs, les Gurkhas meurent dans la boue des Flandres pour une demi-roupie par jour.” (13) Une partie des troupes indiennes sert alors aussi en Afrique du Nord et en Italie. Un grand nombre d’engagés périssent au cours de l’assaut du mont Cassin. Le mémorial indien de la commune de Richebourg, commémorant les soldats indiens tombés pour la France, sera inauguré en octobre 1927, en présence de Rudyard Kipling et du maréchal Foch(14). Le musée de l’Armée, aux Invalides, conserve de nombreuses photographies et tableaux des lanciers indiens. Le musée départemental de Flandres leur consacre une exposition dans le cadre des Bombaysers de Lille de 2006 et l’association Arham Lys-Artois, qui se charge de documenter leur histoire, leur crée un site ainsi qu’un un blog Internet (15). Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la fille du grand chanteur Hazrat Inayat Khan s’engage dans la Résistance au sein du réseau Prosper.